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Les récoltes moyennes conduiront à une normalisation de la situation alimentaire

Les récoltes moyennes conduiront à une normalisation de la situation alimentaire

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    • Les ménages pauvres auront un accès normal à l’alimentation, principalement à partir de leurs récoltes et des achats sur les marchés. Une insécurité alimentaire aiguë minimale (Phase 1 de l’IPC) est prévue entre octobre 2014 et mars 2015.

    • Dans la zone agropastorale au nord du pays, la production agricole pourrait être inférieure à la moyenne du fait des poches de sécheresse répétées et des attaques d’oiseaux granivores. Ces attaques dont l’impact sur les récoltes est plus grand que d’habitude vont exposer plus de 1400 ménages en insécurité alimentaire aiguë Stress (Phase 2 de l’IPC). En outre, le déficit fourrager va entrainer pour la deuxième année consécutive des transhumances précoces et une soudure pastorale également précoce en décembre au lieu de février.

    • Entre octobre et mars, les ménages pauvres de cette zone seront capables de protéger leurs moyens d’existence grâce à une production nationale moyenne, des prix de denrées alimentaires stables par rapport à la moyenne quinquennale, et des revenus suffisants pour couvrir leurs besoins alimentaires. Les ménages pauvres ne feront appel qu’à des stratégies d’adaptation typiques telles que le maraichage, l’orpaillage et la migration saisonnière.

    Contexte national
    Situation actuelle

    La pluviométrie a été satisfaisante du 1er septembre au 10 octobre sur l’ensemble du pays. Dans les extrêmes nord et est du pays, les conditions d’humidité ont été favorables au développement des cultures et ont contribué à réduire les effets négatifs des déficits pluviométriques enregistrés au cours des mois de juillet et août. Toutefois, le développement des pâturages reste inférieur à la normale. Par ailleurs, les localités de l’extrême nord (communes de Nasoumbou, Koutougou, Diguel, Arbinda et Togomael) font face à des attaques d’oiseaux granivores dont l’impact sur les récoltes est plus grand que d’habitude et exposent plus de 1400 ménages en insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC).

    Les cumuls pluviométriques saisonniers du 1er avril au 10 octobre ont varié entre 425 mm à Gorom-Gorom (extrême nord) et 1158 mm à Bobo-Dioulasso dans l’ouest du pays. Par rapport à la normale (1980-2010), ces cumuls sont dans l’ensemble similaires à excédentaires. On note cependant des poches de déficit à l’est, dans les provinces de la Gnagna et de la Tapoa.

    L’accès aux récoltes précoces permet de réduire la dépendance des ménages aux marchés pour leur alimentation. L’offre de céréales sur les marchés a enregistré en octobre une baisse saisonnière, mais les niveaux de stocks commerçants (plus de 30 000 tonnes) sont toujours au-dessus de la moyenne. Ces stocks sont renforcés par l’opération de vente de céréales (maïs et riz) à prix modérés à travers 181 boutiques mises en place par le gouvernement depuis le dernier trimestre de 2013. En  début d’octobre, le gouvernement a lancé une opération de collecte de maïs (7800 tonnes) et de riz (236 tonnes) dans les zones de production, afin de réalimenter les boutiques témoins.

    En conséquence, contrairement aux périodes de soudures antérieures, habituellement marquées par une hausse saisonnière des prix, la soudure 2013-2014 qui vient de s’achever, a été caractérisée par des prix restés globalement stables (autour de la moyenne quinquennale) depuis le mois de juin. Le prix du maïs dont les stocks représentent 80 pour cent de l’offre céréalière globale en septembre, a particulièrement enregistré une baisse de 14 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale.

    Dans la zone agropastorale, la vente d’animaux, notamment les petits ruminants, qui constituent la principale source de revenu des ménages, a été confrontée à une faible demande du fait de la baisse des exportations en direction des pays côtiers (CI, Ghana). Les prix du bétail sont demeurés relativement stables par rapport à l’année passée, mais en hausse de 19 à 31 pour cent comparée à la moyenne quinquennale du fait de la période de Tabaski.

    Les autres sources de revenus des ménages pauvres n’ont pas un comportement atypique. En effet, les revenus de la vente de produits forestiers non ligneux (amande et beurre de karité, grain de néré) qui constituent une part importante des revenus des ménages pauvres ne connaissent pas une pression particulière et les prix de vente sont similaires à la moyenne quinquennale. En outre, la demande en main-d’œuvre agricole est typique en cette période de récoltes et son coût journalier (1000 à 2000 F CFA) reste stable par rapport à l’année passée. En ce qui concerne l’orpaillage qui se poursuit concomitamment avec les travaux agricoles, les prix de l’or sont restés stables et similaires à la moyenne des cinq dernières années (22000 F CFA le gramme). Environ cinq pour cent des ménages tirent des revenus de cette activité, mais cette proportion atteint 9 et 14 pour cent respectivement dans les régions du Centre-Nord et du Sahel où elle est plus développée.

    Les résultats de la dernière enquête SMART conduite en septembre, indique une situation nutritionnelle stable comparée à l’année passée, mais en amélioration par rapport aux cinq dernières années. En effet, le taux de malnutrition aigüe chez les enfants de moins de cinq ans s’établit à 8,6 pour cent au niveau national avec des seuils plus élevés de 9,4 pour cent dans la région du Nord.

    Suppositions                                                         

    Le scénario le plus probable de la sécurité alimentaire décrit d’octobre 2014 à mars 2015, se fonde sur les hypothèses générales suivantes :

    • Des récoltes moyennes : Malgré les cumuls pluviométriques similaires à excédentaires par rapport à la normale et la fin tardive des pluies, les effets néfastes liés au retard accusé dans la mise en place des cultures et aux épisodes  de sécheresse enregistrées au cours des mois de Juillet et Août, ne permettront pas d’avoir des rendements agricoles au-delà de la moyenne pour toutes les spéculations. Ainsi, dans l’ensemble, les productions agricoles seront moyennes, mais pour les zones ayant souffert de l’irrégularité des pluies et des attaques d’oiseaux granivores (zones de moyens d’existence 7 et 8) dans la région du sahel et environnant, les productions seront en-dessous de la moyenne. Elles seront aussi inférieures à la moyenne dans les provinces de la Tapoa et du Noumbiel qui ont connu un retard très prononcé dans le démarrage des opérations culturales du fait de l’irrégularité et de la mauvaise répartition des pluies
    • Une production fourragère inférieure à la moyenne : Dans la zone agropastorale (région du Sahel et environnant), l’irrégularité et la mauvaise répartition des pluies n’ont pas permis un développement des pâturages naturels comme en année normale. Ainsi, à l’image de l’année précédente, les transhumances seront précoces dès le mois de décembre contre février habituellement. L’épuisement des réserves fourragères à partir du mois de février va entrainer une soudure précoce pour les animaux et amener les éleveurs à recourir davantage aux marchés pour disposer   d’aliments de complément pour le bétail, notamment les sous-produits agro-industriels.
    • Des prix moyens pour les céréales: Au regard du bon niveau actuel des stocks commerçants au-dessus de la moyenne et des perspectives de productions moyennes dans les pays voisins, les marchés devraient fonctionner normalement pendant la période de reconstitution des stocks. Par conséquent, les niveaux de prix des céréales resteront moyens avec une tendance saisonnière similaire à la moyenne quinquennale. Pour le maïs en particulier, du fait des achats institutionnels en cours (7800 tonnes), le prix pourrait remonter aussi autour de la moyenne.
    • Des prix bétail inférieurs à la moyenne: Jusqu’au mois de janvier, l’état d’embonpoint des animaux restera encore satisfaisant. Mais pendant toute la période du scénario, la demande pourrait demeurer en-dessous de la moyenne du fait du ralentissement des exportations vers les pays côtiers. Quant à l’offre, elle sera plus importante entre février et mars dans la zone agropastorale, car les éleveurs seront amenés à décapitaliser pour constituer des stocks de réserve de céréales et d’aliments pour bétail. Ainsi, les prix des animaux notamment des petits ruminants resteront similaires à la moyenne jusqu’en janvier avant de décliner en-dessous de la moyenne à partir de février. Globalement, les prix seront inférieurs à la moyenne quinquennale.
    • Des revenus agricoles moyens à supérieurs à la moyenne: Avec des productions moyennes, la vente des principaux produits de rente pourrait procurer des revenus moyens pour le niébé (dont le prix restera moyen) et supérieurs à la moyenne pour l’arachide et le sésame (dont les prix demeureront au-dessus de la moyenne du fait de la demande extérieure croissante en provenance du Ghana, de la Côte d’ivoire, du Sénégal ainsi que de la Chine et du Japon pour le Sésame).
    • Des « revenus autres » similaires à la moyenne : Les revenus provenant des autres sources comme la main-d’œuvre agricole, les transferts, l’orpaillage, etc. ne changeront pas par rapport à la moyenne. En effet, la demande de main-d’œuvre pour les récoltes restera stable, le contexte socio-politique reste favorable dans les pays d’accueil des migrants et l’orpaillage qui s’intensifie habituellement à partir de novembre va se dérouler dans un contexte de prix de l’or autour de la moyenne des cinq dernières années.
    • Une situation sanito-nutritionnelle stable : En dépit de la hausse saisonnière habituelle de la morbidité liée au paludisme entre septembre et novembre, la normalisation de la situation alimentaire des ménages, devrait contribuer à maintenir stables les taux de malnutrition aiguë globale en dessous du seuil d’alerte comme cela a été observé depuis l’année passée.
    Résultats le plus probable de la sécurité alimentaire

    Pendant toute la période Octobre à Mars, la plupart des ménages pauvres du pays pourront avoir un accès normal à l’alimentation principalement à partir de leurs récoltes. De même, ils pourront générer des revenus suffisants à travers la vente des cultures de rente, la vente du bétail, l’orpaillage et le maraichage; ce qui leur permettra de maintenir leurs moyens d’existence stables. La stabilité des prix des céréales favorisera l’accès des ménages aux marchés et au moins 80 pour cent des ménages pauvres vivront en insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en mars.

    Toutefois dans l’extrême nord du pays, notamment dans la province du Soum où les récoltes seront largement affectées par une insuffisance de la pluviométrie et des attaques massives d’oiseaux granivores, les stocks des ménages pauvres vont s’épuiser précocement dès le mois de janvier. Au cours de la période janvier à mars ils auront une consommation alimentaire réduite et d’adéquation minimale. Aussi la province passera en phase Stress (Phase 2 de l’IPC).

    A partir d’avril 2015, les ménages pauvres des zones de moyens d’existence 7 et 8, dans la région du Sahel et environ, dont les productions seront en-dessous de la moyenne et où la production fourragère est également en-dessous de la moyenne, seront dépendant des marchés du fait de l’épuisement des stocks. Leurs revenus seront limités du fait de la baisse du prix du bétail qui est leur principale source de revenu. En conséquence, ils devront vivre une insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC).

    Pendant tout le reste de la période de consommation, c’est-à-dire jusqu’en fin septembre 2015, l’insécurité alimentaire aiguë Stress devrait se maintenir stable dans et autour de la région du Sahel, car les prix des céréales de base ne connaitront pas de variations atypiques avec le bon niveau d’approvisionnement des marchés. Les revenus de la vente du bétail resteront 10 à 15 pour cent en-dessous de la moyenne, mais les ménages pourront acquérir les autres revenus (transferts, main-d’œuvre, orpaillage, etc.) de manière similaire à la moyenne.

    Dans le reste du pays, en l’absence de choc exogène, la soudure restera normale entre juin et septembre et une phase d’insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC) sera observée dans les ménages pauvres.

    Figures Calendrier saisonnier pour une année typique Calendrier saisonnier pour une année typique

    Source : FEWS NET

    Current Food Security Outcomes, October 2014 Current Food Security Outcomes, October 2014

    Source : FEWS NET

    Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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