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La présence et l’activité des groupes armés alimentent la résurgence des violences dans les zones affectées impliquant une situation humanitaire préoccupante, en plus de maintenir les populations en déplacement vers les camps, les ménages hôtes ou en brousse. Selon les estimations d’OCHA plus de 500 000 personnes sont toujours en déplacement à l’intérieur du pays. La plupart de ces ménages reste inaccessible aux services sociaux de base, d’où la nécessité de maintenir l’assistance humanitaire afin de maintenir leurs besoins essentiels.
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La campagne agricole se déroule normalement avec des précipitations moyennes enregistrées du 1er avril au 20 juin 2017 qui favorisent la poursuite normale des activités saisonnières telles que la main d’œuvre agricole. Cela constitue des opportunités d’accroissement de revenus pour les ménages pauvres leur permettant de maintenir leur accès alimentaire. Toutefois, l’augmentation des incidences sécuritaires dans le pays pourrait négativement impacter sur les activités de semis et d’entretien des cultures se traduisant par des productions inférieures à la moyenne.
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Au regard des effets résiduels du conflit civil qui perturbent le bon fonctionnement des marchés ainsi que les principales sources de nourriture et de revenu, l’insécurité alimentaire aiguë de Crise (Phase 3 de l’IPC) va persister au moins jusqu’en janvier 2018 pour certains ménages déplacées et retournées, les personnes résidentes pauvres et les ménages hôtes du nord-ouest, sud-ouest, sud-est et centre (Ouham, Ouham Pende, Nana Gribizi, Vakaga, Ouaka). La plupart de ces ménages n’arrivent pas à couvrir l’essentiel de leurs besoins et ont un accès très limité aux denrées de base.
ZONE | ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉES |
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Zones touchées par les conflits
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L’insécurité civile se poursuit en République centrafricaine à travers des attaques armées, des cas de pillages et d’incendie de maisons provoquant des pertes en vies humaines mais aussi des déplacements importants de populations vers les camps, les familles hôtes ou la brousse. Selon les dernières estimations d’OCHA en date du 25 mai 2017, 503 600 personnes seraient en déplacement dans les zones affectées, soit une augmentation de 5 pourcent par rapport au mois précédent. La persistance du conflit dans ces zones limite l’accès aux services sociaux de base pour les populations en plus d’augmenter significativement leur degré de vulnérabilité. Selon les résultats de l’enquête sur les intentions de retour des personnes déplacés à Bambari par l’UNHCR en mai 2017, près de 80% des ménages enquêtés ne souhaitent pas partir des camps et déplorent l’insécurité dans leur zone d’origine, la destruction des maisons et l’insuffisance des moyens matériels et financiers.
Selon la pluviométrie estimée par satellite (RFE) décadaire du 1er avril au 20 juin, des pluies moyennes à excédentaires par rapport à la moyenne saisonnière ont été enregistrées dans la plupart des préfectures qui ne présentent aucun déficit hydrique. Ces conditions hydriques sont favorables pour la mise en place et le développement des cultures dans les zones de production du pays, créant des opportunités de revenus pour les ménages pauvres. Toutefois, la plupart des ménages dans les zones de conflit accèdent difficilement aux champs en plus de dépendre fortement de l’appui en semences et matériels de travail agricole à cause de la persistance du conflit civil. On s’attendra probablement à une baisse de la production agricole en dessous de la moyenne.
Les conflits armés entravent les actions humanitaires et limitent l’accès humanitaire aux ménages pauvres et déplacés dans les zones affectées. Selon la note conceptuelle de la stratégie d’allocation en RCA par OCHA en avril 2017, des attaques ciblées contre les acteurs humanitaires sont régulièrement orchestrées sur certains axes ou sur leurs sites les préfectures de la Basse Kotto, Mbomou, Ouaka, Ouham-Pendé et Nana-Gribizi. Cette situation crée la rupture dans l’acheminement de l’aide et conduit à des conditions défavorables de sécurité alimentaire. A cela s’ajoute le sous financement par les bailleurs perturbant du coup les mécanismes globaux de la coordination humanitaire.
Les ménages dans les zones affectés d’Ouham, Ouham Pende, Nana Gribizi, Ouaka et Vakaga poursuivent leurs stratégies de subsistance telles que, la production animale, la cueillette, la chasse, la pêche, l’assistance sociale, le petit commerce et les travaux temporaires, la main d’œuvre agricole et le petit commerce. En revanche, les dépenses non alimentaires essentielles telles que la communication, le transport, l’éducation, la santé et l’habillement ont augmenté pour la plupart de ces ménages. Cependant, en raison de la baisse générale des revenus tirés des sources habituelles par rapport à la moyenne, les ménages n’arrivent pas à s’approvisionner suffisamment sur le marché et subvenir à leurs besoins alimentaires et vitaux.
L’arrivée des nouvelles récoltes en septembre est susceptible d’améliorer les disponibilités alimentaires et atténuer le degré de vulnérabilité chez les ménages pauvres. Toutefois, la situation alimentaire restera précaire à cause du dysfonctionnement continu des marchés, la baisse atypique du pouvoir d’achat des populations et la perturbation au niveau des moyens de subsistance pour les déplacés et les ménages pauvres résidents à Bangui et dans les régions du Nord-Ouest, du Sud, et du Centre-Ouest. Même avec l’aide alimentaire, la situation sécuritaire ne permet pas à ces ménages d’utiliser efficacement les avoirs relatifs aux moyens d’existence en plus d’utiliser des aliments en quantités insuffisantes et moins variées comme les feuilles de manioc, les tubercules et autres ignames sauvages pour la consommation. L’insécurité alimentaire aigüe de Crise (Phase 3 de l’IPC) va persister dans ces zones jusqu’au moins janvier 2018.
Figure 1
Calendrier saisonnier pour une année typique
Source: FEWS NET
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.